Origines: Le comté de Moha
Une présence humaine est attestée épisodiquement sur l'éperon de Moha de la Préhistoire jusqu'au début du Moyen-Âge. Les origines exactes du comté médiéval demeurent toutefois méconnues, faute de sources écrites. Il est probable que le comté se soit formé lors du morcellement de l’empire carolingien et du pagus de Hesbaye à la fin du IXe siècle. Il faut attendre un document rédigé en 1026 ou 1028 pour que soit mentionné le premier comte connu : Albert de Moha. De la première moitié du XIe siècle datent également les premiers murs défensifs en pierre.
Alliances: Une famille d’Alsace
Sans descendance masculine, Albert de Moha marie sa fille à Henri Ier de Dasbourg vers 1050, liant ainsi le destin du comté à celui de cette puissante famille d’origine alsacienne. Si dans un premier temps il est très peu probable que les comtes de Dasbourg aient régulièrement résidés à Moha, confiant plutôt la gestion du comté à des hommes de confiance et à une garnison réduite, la situation change avec Hugues II (1130-1180) et son fils Albert II ( ... - 1212) qui décident de s'impliquer davantage dans la politique de la région. Ce dernier choisit d'ailleurs de lier ses intérêts à ceux de son neveu, le duc Henri Ier de Brabant, dont il allait suivre la politique jusqu’à la fin du XIIe siècle.
Gertrude de Dabo: Le destin tragique
En 1204, le comte Albert III, ayant perdu l’espoir d’avoir un fils, choisit le Prince-Evêque de Liège comme héritier. Mais la naissance tardive de sa fille Gertrude va compromettre ces accords.
Rapidement fiancée à Thibaut de Lorraine qui meurt en 1219, elle épouse ensuite Thibaut de Champagne, qui la répudie, et ensuite Simon de Linange. A 19 ans, elle décède sans descendance.
Le 19 mars 1225, le Prince Evêque de Liège Hugues de Pierrepont prend possession de Moha.
Envahisseurs: À l’assaut
Sous les Princes-Evêques, Moha devient une prison pour les prisonniers politiques et une fortification chargée de contrôler la ville de Huy et de pratiquer le blocus des marchands. Cette politique déplait profondément et entraine des représailles : les Hutois assiègent Moha dès 1225.
La forteresse de Moha était réputée imprenable. C’est donc par la ruse que les Hutois, profitant d’une demande de trêve, investissent le château le 6 mai 1376. Cette date marque la fin des grandes heures de Moha.
Pillage: Voleurs de cailloux
Après l’attaque du château, l’histoire du site est méconnue. On continue de célébrer la messe deux fois par an dans la chapelle du château. Durant le XVIIIe siècle, les ruines servent de refuge à un ermite. Les pierres du château sont progressivement pillées, notamment afin de construire les habitations environnantes.
Monument classé: Un second souffle
En 1889, sous l’influence de Georges de Looz, soucieux de stopper leur dégradation, les ruines du château sont achetées par l’état belge. Des travaux de consolidation sont menés par le service des Ponts et Chaussées de Huy et des fouilles sont dirigées par le Docteur Tihon.
Actuellement, la Régie des Bâtiments de l’Etat est toujours le propriétaire du Château de Moha qui est classé comme monument et comme site depuis 1980.